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  je suis une inflorescence 

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mes divagations


--PASSION 
 
oui, je ne peux m'en passer mais je la hais  
je hais la passion, son orgueil impudique, ce n'est pas vous qui la suscitez que je déteste, mais la passion, sa frénésie à vouloir colmater toutes les brèches.... 
 
Ce que je lui reproche, c'est de n'avoir pas le sens du ridicule, de ne jamais rire d'elle même. Ce que je lui reproche, c'est de vouloir reproduire tout ce que j'excècre dans la tribu: 
le repli sur soi, la peur de l'ombre, l'allergie au réel et l'impossibilité de se penser SOI MEME 
 
Contrairement aux idées reçues, la passion est morne et conventionnelle, elle ne fait que singer les rites du pouvoir; elle croit combler notre vide et puis elle l'exaspère! 
 
Plus elle prétend nous délivrer de nous mêmes, plus elle nous y enferme 
 
Vous, mes amours, mes amis, mes amants, je refuse le pouvoir que vous m'avez accordé 
 
Le pouvoir que les êtres nous donnent sur eux exprime souvent la peur qu'ils ont de leur propre destin 
 
Loin de fuir l'amour, l'amitié, je rêve d'un état d'impouvoir qui serait le contraire de l'impuissance 
 
chacun de mes actes, de mes gestes, de mes pensées retrouverait son contour originel 
 
J'essaie donc de vivre en poésie dont la seule légitimité reside dans son impossibilité à se confondre avec toute forme de pouvoir puisqu'écrire en poésie, c'est échapper à l'ordre des cannibales, creuser en soi l'appel du vide, ouvrir ce désert qui vous dévaste et vous brûle 
 
 
 
"NI TOI NI MOI 
MAIS LE DOUX SANGLOT 
DE LA LUMIERE SOUS LES PLATANES" 
 
 
 
SOUFFRANCE ET KIF 
 
 
Je viens de me retirer dans l'espace d'une grande parenthèse, pour faire un trou dans les murailles de ma solitude, 
pour habiter un espace neutre et surtout pour mentir à la douleur 
j'écoute Lhasa,  
mon bouddha me regarde, bienveillant, 
le plaisir est condensé 
 
Je ne ressens plus la violence des silences accumulés et qui tourne dans le ventre 
tout s'échappe dans le flux épais de la fumée et se dissimule derrière son voile 
 
La "Llorona" chante des airs lancinants 
les syllabes refoulées au fond de sa gorge ressemblent au couteau qui s'est définitivement installé dans ma première lombaire, tatouant à jamais ma différence 
 
le kif pour effacer le sens gravé sur le corps ! 
 
UNE APRES MIDI A BANGKOK 
 
Masques blancs médicaux, barrière antipestilence : respiration suspendue aux bouches , béance. 
Souricières avec passages aériens en surplomb d'entrelacs grouillants, smog; 
agressions sonores croisées sous soleil implacable, 
Mendiants accroupis au bord des eaux croupies;  
tourbillon d'abeilles sur gâteaux dégoulinants de miel , bombance réservée 
étals colorés , murs bouffés par le salpêtre : gangrène 
Transports bondés, sirènes hurlantes, urgence 
Arrêt sur image, pesanteur des nuages 
Chaos, anarchie, cacophonie 
La frénésie des constructeurs a nourri les hauteurs, habité tous les vides-tiroir caisse- pestilence-corruption, 
dégueulis des hauts parleurs sur musique patriotique 
murs placardés de visages carnassiers au sourire figé sur gravats, sourires enkystés 
slogans prometteurs sur égoûts incontinents 
vieillards immobiles aux yeux englués de mouches : arrêt sur image 
 
LA POESIE ET MOI 
 
 
quand la nuit descend sur ma peau, comme une coulée de lave, quand les étoiles desertent mes territoires, je lis de la poésie, je me promène dans les jardins de l'alhambra, le murmure des fontaines , dans les patios, et la terre qui s'ouvre pour recevoir mon enfance meurtrie je vis la poésie, quand je pense à notre inséparable trio judéo-arabo-catho dans la fraicheur des citronniers, où nous partagions nos doux secrets; à ma grand mère judéo arabe au foulard serré, je lis dans mon coeur l'humanité captive et son souffle entravé me déchire les tripes, lorsque la clameur se lève à naplouse, comme la colère du peuple dépossédé, j'attends le silence, écho du poème balbutié par des mourants qu'un wagon plombé traine vers le crépuscule du monde 
 
 
 
 
L ECRITURE 
 
bafoué, trahi, l'océan quitte nos rivages, il abandonne ces lieux de perdition, nous laissant l'amertume 
Alors, nous nous collons sur une page d'écriture, comme on colle un sparadrap sur une plaie 
 
oser hurler sa douleur et s"écraser en une gerbe sur du velin pour dépolluer sa tête et se rendre ainsi, sur le dernier drapeau blanc de papier, faisant saigner son coeur à l'encre rouge 
 
aller et venir en soi même 
 
créer des labyrinthes et essayer de reconstituer les puzzles, decrypter les silences et continuer d'aimer sans cesse, sur les cendres de la trahison! 
 
 


 
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Modifié en dernier lieu le 5.11.2005
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